lundi 27 décembre 2010

L'amour des compagnons pour le Prophete (saws)

Dans le Coran Allâh a juré par de nombreuses créatures : le ciel, le soleil, la
lune, le temps, les anges. Le seul descendant d’Adam par lequel Il a juré est
Muhammad (saws):

"Par ta vie, ces gens étaient en plein égarement dans leur ivresse" (Coran 15/72)

Voyons quel fut le comportement de ses Compagnons. 

Sahîh al-Bukhârî : 

« Chapitre : Ce que l’on rapporte au sujet de la cuirasse du Prophète, son
bâton, son épée, sa pierre à feu, sa bague et tout ce que les califes ont utilisé
après lui, parmi ses effets [personnels] et dont on ne sait s’ils ont fait l’objet
d’un partage. Figurent aussi ses cheveux, ses sandales, son gobelet et tout ce
que ses Compagnons et d’autres qu’eux utilisaient pour se bénir
(tabarruk)
152
 
Ses cheveux
Ibn Sirîn raconte : « Je dis un jour à ‘Ubayda : “Nous avons, chez nous,
quelques cheveux du Prophète () que nous avons obtenus auprès d’Anas.”
[‘Ubayda] dit alors : “Posséder, ne serait-ce qu’un seul de ses cheveux me
serait plus agréable que de posséder ce bas monde et tout ce qui s’y
trouve
153


Anas raconte : « Lorsque [lors du pèlerinage] le Prophète () se rasa la tête,
Abû Talha fut le premier à en prélever quelques mèches
154
 
Son sang
Le Prophète () avait l’habitude de se faire appliquer des ventouses. Un
jour, après une séance, il confia à ‘Abd Allâh ibn  Zubayr le soin de
récupérer son sang, de s’éloigner avec et de le verser dans un endroit retiré,
à l’abri des regards. Quand ‘Abd Allâh revint, le Prophète lui demanda :                                              
« “Qu’as-tu fait du sang ?” Il répondit : “Je l’ai mis dans l’endroit qui m’a
semblé être le plus à l’abri des gens.” Le Prophète lui demanda : “L’aurais-
tu avalé ?” Il répondit : “Oui !” […]
155 

Sa peau
Abû Juhayfa raconte : « Le Prophète () se rendit, au début de l’après-
midi, à la rivière. Il s’ablutionna et pria deux rak‘a pour la prière du zuhur
puis deux pour celle du ‘asr, un pic fiché en terre devant lui […] ; ensuite,
les gens se levèrent. [Tour à tour,] chacun prenait la main [du Prophète] et la
passait sur son visage. [Abû Juhayfa ajoute] : “Je pris sa main et la passai
sur mon visage. Je la sentis plus fraîche que de la neige et plus parfumée que
du musc
156

Sa salive
‘Urwa rapporte, d’après al-Miswarî et Marwân : « […] Jamais l’Envoyé
() ne crachait, sans que son expectoration n’atterrisse dans les mains de
l’un d’entre eux ; ils s’en frottaient ensuite le visage et la peau
157

Sa transpiration
Anas ibn Mâlik rapporte : « L’Envoyé () vint chez nous et fit sa sieste.
[Durant son sommeil] il transpirait. Umm Sulaym [ma mère] s’approcha de
lui et se mit à recueillir de sa transpiration dans un flacon. L’Envoyé () se
réveilla et lui dit : “Mais, que fais-tu ?” Elle répondit : “Ceci est ta
transpiration ; je vais la mélanger à notre parfum, car [ta transpiration] est le
plus beau des parfums.” » Dans la version suivante, elle dit : « “Ô Messager
d’Allâh, nous espérons ainsi répandre la bénédiction [que cette eau porte en
elle] sur nos enfants.” Il répondit : “Tu as bien fait
158
  
L’eau de ses ablutions
Al-Hakam raconte : “J’ai entendu Abû Juhayfa dire : “Le Prophète () vint
à nous au début de l’après-midi. On [Bilâl], lui porta un récipient d’eau avec
laquelle il s’ablutionna. Les gens se mirent alors à recueillir cette eau et à
s’en humecter le corps […]” Abû Mûsâ dit : “Le Prophète demanda un
récipient d’eau. Il se lava les mains et le visage puis rejeta, dans le récipient,
l’eau contenue dans sa bouche et leur dit : – Buvez de cette eau puis versez-
en sur votre visage et votre gorge”
159

  
Dans une autre version, il est précisé : « J’ai vu Bilâl prendre le récipient
d’eau des ablutions du Prophète () et les gens se presser autour de cette
eau. Celui qui parvenait à en obtenir un peu s’en humectait le corps ; celui
qui n’y parvenait pas saisissait la main de son compagnon et s’imprégnait de
l’humidité restée dans ses mains
160


Ibn Shihâb raconte : « Mahmûd ibn ar-Rabî – celui-là même que le Prophète
bénit un jour, alors qu’il était enfant, en aspergeant son visage avec de l’eau
qu’il avait recueilli dans sa bouche – m’a dit : “Lorsque le Prophète ()
s’ablutionnait, [l’effervescence autour de lui] était telle que les gens
manquaient de s’entretuer pour récupérer l’eau de ses ablutions
161
 

Al-Ja‘d raconte : « J’ai entendu as-Sâ’ib ibn Yazîd dire : “Ma tante
m’emmena un jour auprès du Prophète. Elle lui dit : “Ô Messager d’Allâh,
le fils de ma sœur, que voici, est malade.” Le Prophète () passa sa main
sur ma tête et me bénit (baraka). Il s’ablutionna et je bus de l’eau de ses
ablutions. Je me levai et vins derrière lui. Alors, je vis entre ses omoplates,
le Sceau de la Prophétie ; il était gros comme un œuf de colombe
162


Ja‘fâr ibn Muhammad rapporte : « De l’eau de la toilette mortuaire du
Prophète (), stagnait dans [l’orbite], le creux de ses paupières. ‘Alî [la
recueillait et] la buvait
163

Ses vêtements
« Sahl rapporte qu’une femme vint auprès du Prophète () avec une étoffe
(burda) aux bords tissés encore intacts. [Elle demanda à  l’assemblée] :
“Savez-vous ce qu’est une  burda ?” Il répondirent : “C’est un vêtement
ample” [Le Prophète] dit : “C’est exact.” Elle dit : “Je l’ai tissé de mes
mains et je voudrai t’en revêtir.” Le Prophète qui en avait besoin, l’a pris ; il
revint ensuite vers nous en l’ayant revêtu. Elle plut à un homme, qui lui dit :
“Offre-la-moi ; qu’elle est belle !” Les gens lui dirent : “Tu as mal agi, le
Prophète () l’a portée, car il en avait besoin.” Plus tard [Sahl dit :] Ayant
appris qu’il ne la lui avait pas rendue, je l’interrogeais [sur son
comportement], il me dit : “Je jure par Allâh, je ne la lui ai pas demandée
pour la porter, mais pour en faire mon linceul.” – Sahl ajoute – : “Et elle fut
son linceul
164

 
« Le Prophète () appelait affectueusement « ma mère » Fâtima bint Asad
la mère de ‘Alî. Lors de son décès, il fit de sa chemise le linceul dont elle fut
revêtue et s’allongea dans sa tombe avant de l’enterrer
165

                                                

Son intercession
L’intercession du Prophète au Jour du jugement est une certitude pour tous
les musulmans sunnites.  

« Anas rapporte que, quand la sécheresse sévissait, ‘Umar ibn al-Khattâb
sollicitait l’intercession d’al-‘Abbâs ibn ‘Abd al-Muttalib pour faire tomber
la pluie. [‘Umar invoquait Allâh en] disant : “Seigneur, autrefois nous
faisions intercéder notre Prophète auprès de Toi, et Tu faisais tomber la
pluie. [Aujourd’hui que Muhammad est auprès de Toi] nous faisons
intercéder son oncle al-‘Abbâs, et Te demandons de faire tomber la pluie.”
[Anas ajoute] “Et la pluie tombait
166

Son anniversaire
Commentaire d’Abû Shâma :
Parmi les plus belles innovations de notre époque,  il y a cette fête que l’on
célèbre chaque année, à l’occasion de la naissance  du Prophète (), et
durant laquelle, les gens offrent des aumônes, sont aimables entre eux,
revêtent de beaux vêtements et sont joyeux. Mais par delà le caractère
louable de cette solidarité avec les pauvres, cette manifestation est une
preuve, de la part de celui qui agit ainsi, de son amour pour le Prophète et de
la vénération qu’il lui porte, mais aussi un témoignage de reconnaissance
envers Allâh, pour le remercier de les avoir ainsi gratifié de l’envoi de Son
Messager qu’Il a suscité en tant que miséricorde pour l’univers
167

Abû Shâma, le shaykh de l’imam an-Nawawî, n’est pas le seul savant 
sunnite à vanter les mérites de cette innovation. Aucun d’entre eux, jusqu’à
nos jours, n’a fait l’amalgame entre cette fête religieuse et les soirées
dansantes de leurs concitoyens. Ce n’est pas parce  que des ignorants
s’adonnent, lors de cet anniversaire, à des pratiques condamnables, que l’on
doit en priver les gens pieux et respectueux, sans quoi, il faudrait également
interdire la célébration des mariages, des naissances et de l’aïd, car ils en
font autant lors de ces évènements.
      
Notes
152
. Al-Bukhârî. Intitulé du chapitre du partage (khumus).
153
. Al-Bukhârî. Chapitre des ablutions, hadith n°168. 
154
. Al-Bukhârî. Chapitre des ablutions, hadith n°169.  Chapitre XII – Muhammad 
155
. Al-Hâkim. Chapitre de la connaissance des Compagnons. D’après ‘Âmir ibn ‘Abd Allâh ibn az-Zubayr, hadith
n° 6343 –  al-Bayhaqî, al-Bazzâr, at-Tabarânî.
156
. Al-Bukhârî. Chapitre des vertus (manâqib). D’après al-Hakam, hadith n°3360. 
157
. Al-Bukhârî. Chapitre N° 75 des ablutions. Paragraphe : Les mucosités buccales et nasales sur les vêtements
(al-buzâq wa-l-mukhât wa nahwihi fî ath-thawb).  
158
. Sahîh Muslim. Chapitre des mérites (fadâ’il) Paragraphe de l’odeur et de la bénédiction de la transpiration du
Prophète (tibb ‘araq an-Nabî wa at-tabarruk bihi). Hadiths n° 4300 et 4301.
159
. Al-Bukhârî. Chapitre des ablutions. D’après Abû Juhayfa, hadith n° 185 – Muslim. Chapitre de la prière.  La vérité sur les salafites
 160
. Al-Bukhârî. Chapitre des ablutions. D’après le père d’Abû Juhayfa, hadith n° 369. 
161
. Al-Bukhârî. Chapitre des ablutions, hadith n° 186.
162
. Al-Bukhârî. Chapitre des ablutions, hadith n° 187 –  Muslim. Chapitre des mérites (fadâ’il).
163
. Ahmad. Chapitre des Banû Hâshim, masnad ‘Abd Allâh ibn ‘Abbâs, hadith n° 2407.
164
. Al-Bukhârî. Chapitre des funérailles (janâ’iz). Paragraphe de la préparation anticipée du linceul, hadith n°
1218.
165
. Ibn al-Athîr. Asad al-ghâba. 7/213, hadith n° 7176 Chapitre XII – Muhammad 
 166
. Al-Bukhârî. Chapitre de la pluie. Hadith n°964. 
167
. Muhammad Ridâ. Muhammad Rasûl Allâh, page 26. 

Tiré du livre "La vérité sur les salafites par M.Jarman"

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