jeudi 29 décembre 2011

La couronne de fiançailles de Sidi Ibn Ata Allah Al Iskandari (ra)


Salam alaikoum, un petit livre traduit comme toujours avec beaucoup de soin par Dominique Abdallah Penot.


Le cœur se compare à un arbre qui s’abreuve de l’eau de l’obéissance et dont les fruits sont les perceptions. L’œil quant à lui a pour fruit l’appréciation des choses, l’oreille l’écoute du Coran, la langue pratique la mention de Dieu, les mains et les pieds le fait d’aller accomplir le bien. Si le cœur s’assèche, ses fruits disparaissent. Si donc ton cœur est devenu aride, intensifie ton dhikr et ne sois pas comme le malade qui dit: ”Je ne me soignerai pas tant que je n’aurai pas trouvé la guérison” et auquel on répondra: ”Tune trouveras pas la guérison tant que tu ne te soigneras pas !”



Al- Iskandarî, soufi et juriste célèbre du XIIIe siècle, manifesta dans toute son œuvre un souci d’harmonie entre exotérisme et ésotérisme. Le présent traité n’y dément pas. Ses écrits constituent le premier grand exposé doctrinal de la confrérie shadilite dont il fut le troisième Maître spirituel.



Traduit de l'arabe par Abdallah Penot.

samedi 24 décembre 2011

Le Nouvel An, entre assimilation et oubli de soi

par El Hadj DIABATE Foussénine



Une histoire toute ordinaire, mais pas banale. C’était au cours de la fête de Ramadan passée. El hadj SANOGO descendait de chez lui pour la prière de l’aidel Fitr. Sous le bas de l’immeuble, il y avait là des bambins qui s’amusaient. Il avait reconnu un enfant de l’ordre de Trois ans qui est parfois avec sa fille, à qui il dira d’aller s’habiller pour aller à la prière. L’enfant le regarda et avec un calme olympien lui dit : « non hein, nous, on n’est pas musulmans. C’est la fête des musulmans. Nous on est chrétiens » Allahou Akbar!

Voici les propos d’un gamin de trois ans, donnés comme réponse à un imam qui partait diriger la prière de l’aidel fitr. A trois ans, cet enfant a reçu l’éducation qui lui a permis de faire la part des choses. A trois ans, cet enfant sait ce qui lui appartient, ce qu’il lui faut, ce qu’il doit sauvegarder, ce qu’il doit revendiquer comme identité de foi, comme mode de vie et philosophie comportementale. A trois ans, cet enfant ne sait pas comporté en suiviste, en robot, mystifié et ébloui par les autres ou par ce que les autres lui offrent.

Et pourtant, tous les enfants musulmans de trois ans et plus, les musulmans de 50, 60, 70 ans, ne parviendront pas à avoir cette réaction vive et spontanée de ce gamin de 3 ans. Musulman suiveur, robotisé et aveuglé par ce qui vient des autres, complexé de revendiquer et vulgariser son idéologie, complexé de vivre sa foi, complexé de paraitre musulman.

RÉFLÉCHIR SUR LE SENS DE NOTRE APPARTENANCE A L'ISLAM

25 décembre, 31 décembre, 1er janvier, à quelle éthique islamique, à quelle idéologie, à quelle logique de l’islam des fêtes répondent-elles ? Nous fêterons nos ramadan, nos tabaski, nous ne verront pas les autres aller faire le plein des achats, prendre les rues pour se pavaner, venir à nos activités, dans nos lieux de prière, nos manifestations, tuer des bêtes, des poulets pour nous accompagner, malgré tout le tapage et le bruit que nous produisons au cours de ces fêtes. Parce qu’ils ont appris à faire la part des choses. C’est comme si complexés que nous sommes, nous abandonnons notre maison pour aller embellir celle des autres, complexés que nous sommes, nous abandonnons nos mères pour aller nous occuper de celle des autres, complexés que nous sommes, au nom d’une nuit de folie, nous allons boire, forniquer, commettre l’adultère, pire même parfois que des mécréants. Ou est alors notre part de foi, notre part d’attachement aux principes divins de foi qui doit faire la différence entre nous et ceux qui n’ont pas Dieu dans leur vie, notre part de dignité ?

Qui sommes-nous finalement, alors que le Prophète saw nous a enseigné, tout comme l’a fait le Saint Coran que celui qui imite un peuple appartient à ce peuple. Que dirons-nous demain alors que le Prophète saw nous a enseigné que chacun de nous sera ressuscité avec ceux qu’il aime. Oui le jour de la résurrection, des musulmans seront ressuscités avec des artistes, des stars dont la vie n’a été rythmée que de sexe, d’alcool, de fantasme, parce qu’ils idéalisaient ces mortels plus qu’ils n’avaient d’amour pour Allah. Certains seront ressuscités avec des communautés non musulmanes, parce qu’ils avaient abandonné la leur au profit de ces dernières. Dieu nous a fait grâce. Il nous a tirés de l’obscurité pour nous conduire à la lumière. Notre mérite aura été de lui rendre la louange, la reconnaissance à travers notre fidélité aux recommandations prophétiques. A Médine, le Prophète Mohammad saw a abolit toutes fêtes païennes, parce que Dieu n’avait rendu que deux fêtes sacrés pour le musulman, la fête de tabaski et de Ramadan.
Pitié pour ceux qui s’accrochent à des artifices de foi et qui disent que l’essentiel de la foi, c’est dans le cœur. Ils prennent pour prétexte le faite que ce soit le calendrier grégorien qui gère notre vie et par conséquent, il faut faire avec. Faux et archi faux. Ce gamin de 3 ans a dit à l’imam que la fête de ramadan était la fête des musulmans et non des chrétiens. Alors vos enfants à qui ces cadeaux sont offerts. Vont-ils à l’Eglise ? Demain ces mêmes parents viendront voire les guides pour leur dire, « mon enfant a dévié, aidez-moi à le guider. Aidez-moi à le redresser" Sous prétexte que nos enfants pleurent, il faut leur trouver des cadeaux de noël. Que faisons-nous de l’aspect idéologique de la question ? Notre foi est un dogme, mais aussi une idéologie. Et le plus grand combat mené par une partie accidentée de l’occident aujourd’hui, c’est justement là, à travers cet aspect du dogme. Les laisser se convertir massivement, mais les confondre dans l’éthique de leur foi avec des choses voilées qui les éloignent de la pureté de leur foi.

LA FRANCHISE ET LE DEVOIR DE VERITE

Complexé d’avoir des collègues de travail non musulmans, des voisins non musulmans, ces collègues et ces voisins ne feront pas du ramadan et de la Tabaski un jour spécial, mais nous serons prêts à sacrifier ce que nous avons de plus chair et de plus beau pour plaire aux autres. Ce que nous devons aux autres, c’est le respect de leur religion, la tolérance vis-à-vis d’eux, mais pas de l’assimilation.
Qui sommes-nous finalement? Nous disons être dans la vérité et nous vivons dans le myrte du complexe. Je vois certains entrains de plisser les lèvres pour ce que nous disons. Hélas, trop tard pour sauver des âmes en transe. Et ce fameux 31 Décembre, comme toujours, en état d’ivresse, l’Ange de la mort frappera à la porte de certaines vies dans des accidents effroyables. Si tu entends que tu es ivres, c’est parce que tu n’as pas encore rencontré l’Ange de la mort. Si tu dis que tu te fiches de ce que les autres disent et que tu en ferras à ta tête, c’est parce que tu n’as pas encore rencontré Celui là même qui arrachera ton âme. Si tu dis que c’est ta vie et que tu n’as de compte à rendre à personne, c’est parce que tu n’es pas encore matière inerte dans un linceul. Si tu dis que tu es libres de faire ce que tu veux, que tu as tout le temps, c’est parce que tu ignores à quel point la vie peut-être fatale et imprévisible.

A toutes ces personnes qui me connaissent et qui ne m’ont pas adressés meilleurs vœux à la faveur du nouvel an islamique, l’an 1433 Hégire, je leur demande de s’abstenir de m’adresser des vœux à la faveur du nouvel an grégorien qui approche, à savoir l’an 2012. Si nous ne pouvons pas être fiers de vulgariser ce qui nous appartient, on ne doit pas êtres fiers d’être des suiveurs et des photocopieurs conformistes.

J'ai appris une chose dans cette vie. Si vous galvaudez la vérité pour faire plaisir aux hommes périssables, le jour ou ils retrouveront la lumière, ou demain devant Dieu, ils auront de l'aversion pour vous. Autant essuyer la vindicte des incorrigibles que d'avoir le blâme de Dieu, Car demain, nous serons tous matière inerte à la merci des asticots et chenilles de la tombe. A travers ces fêtes, nous consacrons aussi les théories de la divinité de Jésus as, de sa crucifixion, rejetées par l'islam. Nous consacrons aussi sans le savoir, toutes les dérives comportementales liées à ces jour de fêtes et dont nous rendrons certainement compte. Pour ce que nous considérons comme une simple parenthèse, c'est tout notre trésor de foi que nous dilapidons sans le savoir. Que chacun médite avant de me jeter la pierre. Ce texte sera un témoin demain devant Allah inch'Allah. A bon entendeur, qu’Allah nous agrée.



Source: http://www.radio-albayane.com/

jeudi 1 décembre 2011

L'Anxieté

Salam alaikoum,

Le phénomène de l'anxiété, la dépression sont des maux qui touchent principalement le monde "moderne"; bien qu'avec le temps, ils touchent également de plus en plus de personnes dans les pays en voie de développement où l'industrialisation avance à grand pas. Cela touche également les musulmans; depuis un certain temps j'essaie de trouver en langue française et anglaise des articles concernant ce sujet et de trouver les réponse, remèdes que les soufis proposent sans avoir trouvé grand chose. Tout aide sur ce sujet est le bienvenu. J'ai trouvé l'article ci-dessous très intéressant.


Wa Salam


L'anxieté


Écrit par le Dr. Nurbakhsh

L’être humain ressent continuellement deux types d’angoisse. La première de ces angoisses est liée aux problèmes de l’enfance et du passé, problèmes qui créent des troubles et des cassures profondes au niveau de l’ego. L’autre angoisse est liée à la perspective de la mort. Tous nous savons que nous allons vers la mort et l’anéantissement et cela est source de peur : c’est ce que l’on appelle « l’angoisse existentielle ». L’un des enseignements psychologique majeur du soufisme a pour but de libérer l’homme de ces deux angoisses.
Le soufisme dit : « Tant que tu es toi, tu es dépressif et angoissée ; alors tu dois quitter le monde de l’ego et ainsi ta dépression et tes angoisses disparaîtront ».
Pour se libérer de l’ego le soufisme propose deux programmes : Le premier c'est l’attention à l’Unité et à l’existence Absolue , par une démarche d’amour qui vous aide a constament penser à Lui. Un maître soufi a dit :
« J’ai si souvent pensé à toi que je suis devenu entièrement toi, de la tête au pied.
Peu à peu tu t’es approché et lentement je me suis effacé. »*
Un autre a dit :
«L’Ami s’est tant assis devant mon coeur impressionnable (désireux de cette intimité), que ce coeur a pris complètement les habitudes, le caractère et le comportement de cet Ami.
Au contact de la fleur , l’argile prend sa couleur et son odeur. »
Ce premier travail est mental . Le deuxième programme est d’ordre pratique et consiste à s’engager au service d’autrui. Cela peut être le service de la Khaniqah, des soufis ou de toutes autre créatures de Dieu.
Lorsque tu aides autrui, tu t’oublies, et l’attention que tu portais sur toi et ton ego se tourne vers les autres.
Mais je suis bien obligé de constater que beaucoup de derviches ne veulent pas suivre ces deux programmes. Ni ils acceptent de méditer, ni ils acceptent de servir autrui.
Après dix ou quinze ans que vous avez été initiés, si on vous demande ce que vous avez retirés de cela, vous répondez : « rien ». Vous dites vrai. S’il est demandé aux derviches de se rendre deux fois par semaine à la Khaniqah c’est pour vous rappeler l’engagement que vous avez pris ; car l’homme est oublieux par nature. Si le dérviche a perdu pendant un certain temps l’habitude de venir à la Khaniquah, il oublie l’engagement qu’il a pris et devient comme les autres créature de Dieu. Au lieu de dire, comme Roumi :
« J’étais triste, je suis devenu rire, j’étais mort je suis ressuscité.
L’ordre de l’Amour est arrivé et je suis rentré dans l’ordre éternel ."
Maintenant la plus part des derviches que vous voyez sont angoissé et dépressif. Chagriné il sont plein de complaintes.
Si vous voyez un derviche angoissé, agité, et plein de souffrance alors on peut dire qu’il n’aura pas fait un grand parcours sur le chemin du soufisme.


Source: http://www.journalsoufi.com/index.php?option=com_content&task=view&id=182&Itemid=51

vendredi 25 novembre 2011

L'exégèse des sagesses d'Ibn 'Ata Allah as-Sakandari (ra) par le Sheikh Mohammad Said Ramadan Al Bouti

L'exégèse des sagesses d'Ibn 'Ata Allah as-Sakandari (ra) par le Sheikh Mohammad Said Ramadan Al Bouti

" Il te plaça dans le monde médian, entre Son royaume terrestre et Son royaume céleste, pour te faire savoir combien est distingué ton rang et pour que tu saches que tu es la perle que referme la nacre des créatures."

...Puis cet amour enraciné joue un rôle très important tant pour évincer du cœur l'amour des altérités, ou pour les brider et les contenir dans un coin étroit de ce cœur, lequel devient alors tout entier l’arène de l'amour de Dieu et de Ses manifestations de grâce...


Dans cette œuvre magnifique d'Ibn Ata' Allah as-Sakandri, Sheikh Mohammad Said Ramadan AL Bouti, grand érudit très connu, a su nous transmettre à travers ses commentaire des Paroles de Sagesses sa très grandes sincérité et profond amour d'Allah et de Son Messager... .

L'auteur, à travers les sagesses d'Ibn Ata' as-Sakandari, nous conduit aux portes de nombreuses interrogations sur notre existence et notre devenir.


Par le Sheikh Mohammad Said Ramadan Al Bouti

Traduit par Abdallah Dominique Penot, Idris Devos et Samia Touati

Trois volumes

mercredi 9 novembre 2011

Un petit éxtrait du fameux livre de l'Imam al Ghazali (ra), Al Munqidh min al Dalal".

Salam alaikoum,


un petit éxtrait du fameux livre de l'Imam al Ghazali (ra), Al Munqidh min al Dalal".




L'examen de ces doctrines terminé, je m'appliquai à l'étude de la Voie Soufie.
Je vis que, pour la connaître parfaitement, il fallait joindre la pratique à la théorie.


Le but que les soufis se proposent est celui-ci: arracher l'âme au joug tyrannique des passions, la délivrer de ses penchants coupables et de ses mauvais instincts, afin que dans le coeur purifié il n'y ait place que pour Dieu; le moyen de cette purification est le dhikr Allah, la commémoration de Dieu et la concentration de toute sa pensée en lui.


Comme il m'était plus facile de connaître leur doctrine que de la pratiquer, j'étudierai d'abord ceux de leurs livres qui la renferment... les ouvrages... les fragments qui nous sont restés des cheikhs. J'acquis une connaissance approfondie de leurs recherches, et je sus de leur méthode tout ce qu'on peut savoir par l'étude et l'enseignement oral; il me fut démontré que son dernier terme ne pouvait être révélé par l'enseignement, mais seulement par le transport, l'extase et la transformation de l'être moral... J'en savais tout ce que l'étude peut en apprendre, et ce qui manquait était du domaine, non de l'enseignement, mais de l'extase et de l'initiation...


Faisant un sérieux retour sur moi-même, je me vis enserré de toutes parts dans ces attaches. Examinant mes actions dont les plus honorables étaient l'enseignement et le professorat, je me surpris plongé dans plusieurs études de peu de valeur et sans profit pour mon salut. Je sondai le fond de mon enseignement et je vis qu'au lieu d'être sincèrement consacré à Dieu, il n'était stimulé que par le vain désir de l'honneur et de la réputation. Je m'aperçus que j'étais sur le bord de l'abîme et que, sans une conversion immédiate je serai condamné au feu éternel...


Enfin sentant la faiblesse et l'accablement de mon âme, je me réfugiai en Dieu comme un homme à bout de courage et sans ressources. "Celui qui exauce le malheureux qui l'invoque" daigna m'exaucer; il facilita à mon coeur le sacrifice des honneurs, des richesses, de la famille".  
Extrait du livre "Al Munqidh min al Dalal"


Vous pouvez commander le livre ci-dessous aux éditions "Al Bouraq"; il y a une autre traduction aux éditions "Iqra" à éviter; elle comporte beaucoup de fautes et est traduite dans un mauvais français.

http://www.amazon.fr/delivrance-lerreur-munqidh-min-al-dalal/dp/2841611760/ref=sr_1_3?ie=UTF8&qid=1320878234&sr=8-3


Wa Salam

dimanche 6 novembre 2011

Aid moubarak!

Salam alaikoum,

à tous les visiteurs du blog, Aid moubarak, à vous ainsi qu'à ceux qui vous sont proches.

lundi 31 octobre 2011

Mosquée à Lhasa, Tibet

Salam alaikoum ,

l'Islam est présent depuis des siecles au Tibet; ci-dessous quelques photos de mosquées dans la capitale tibétaine.



dimanche 30 octobre 2011

La calligraphie islamique persane

La calligraphie islamique persane

Shâhin Ashkân

« La beauté de l’écriture est le langage de la main et la noblesse de la pensée »
Imâm Ali

Avant la naissance de l’Islam, les Arabes étaient en général des nomades. Ils ne prêtaient que peu d’attention à la culture écrite et s’appuyaient plutôt sur une tradition orale pour conserver et transmettre les informations.
Le 6ème siècle, juste avant la naissance de l’Islam, est l’une des périodes les plus brillantes de la littérature arabe. A cette époque, la poésie était la seule expression sentimentale et littéraire. Pourtant, seuls sept « ghassidés », au nom de Al Moallaghât, considérés comme des chefs-d’œuvre auront l’honneur d’être écrits avec une plume trempée dans l’or sur le mur de la Kaba.

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                                     Sols






















Même après la naissance de l’Islam au 7ème siècle, les versets du Coran se transmettaient encore oralement entre les musulmans. C’est contraint par la nécessité qu’ils adoptèrent l’écriture pratiquée par les autres cultures du monde. En peu de temps, ils développèrent une écriture d’une telle beauté qu’elle dépassa sa nature fonctionnelle et devint un art. Ainsi, dans l’écriture du Coran, les musulmans se sont-ils appliqués à élever la calligraphie au niveau de la beauté de la parole divine.
Le premier à encourager l’écrit fut le prophète Mohammad. Khâled Ebn Abol Hayâdj, un des disciples de l’Imam Ali fut le premier à écrire le Coran et cela, en lettres d’or. Les artistes et calligraphes musulmans ont m
is tous leurs efforts et leur passion à rédiger les paroles religieuses et exerçaient cela comme une sorte de méditation.
La calligraphie islamique est née dans cet esprit. Elle s’est parallèlement manifestée dans toute sa splendeur sur les façades des monuments, des objets et des textes littéraires et mystiques.

Ta’ligh


Ce style d’écriture était courant dans l’administration et les correspondances de l’Iran du 13ème siècle. Il atteint son apogée au 16ème siècle sous l’influence de grands maîtres comme Khâdjeh Tadj Esfahâni et Khâdjeh Monchi Gonâbâdi. Son usage se prolonge jusqu’au milieu de la dynastie Qadjar.


                        Ta’ligh


On trouve certaines ressemblances en comparant les calligraphies de l’Iran post-islamique(Koufi style iranien,
ta’ligh, ta’ligh cassé et nasta’ligh) avec celle des Pahlavi et l’Avestâï. Certains chercheurs en déduisent que malgré cette assimilation, les Iraniens ont métamorphosé l’écriture arabe. Sous l’influence de leur propre écriture antique, de leurs goûts et de leurs prédispositions mentales, ils l’ont transformée d’une manière délicate et agréable. Cependant, pour rendre l’écriture plus rapide, il a été permis de lier les lettres et les mots, ce qui a donné naissance au style ta’ligh cassé.

Nasta’l

Environ un siècle après le ta’ligh, une autre calligraphie a vu le jour connue sous le nom de nasta’ligh. Les complications, le désordre et les cercles inachevés du ta’ligh ne satisfaisaient pas le goût des Iraniens. L’alliance de l’écriture naskh, qui était belle, ordonnée, équilibrée avec le ta’ligh donnera naissance à une troisième calligraphie. Celle-ci, dépourvue de la lenteur du naskh et des imperfections du ta’ligh, développe une discipline, un équilibre avec des courbes délicates et harmonieuses.
Cette nouvelle discipline est attribuée à Mir Ali Tabrizi (16ème siècle). Il était un des calligraphes les plus connus et respectés de son temps. Depuis, de nombreux artistes attirés par cette écriture, ont mis tout leur talent à la magnifier.



                   Nasta’ligh
  
 Nasta’ligh cassé

C’est au début de la période Safavide que cette manière d’écrire à fait son apparition. Elle était censée rendre l’écriture du nasta’ligh plus rapide et plus pratique. A priori, il n’y avait pas de différences notoires avec le nasta’ligh. Certaines lettres pourtant, sous l’influence de la vitesse de la plume, s’écrivaient de manière plus brisée et plus petite, d’autres mots ou lettres étaient appondus. Morteza Gholikhan Chamlou, un des généraux Safavides, au même titre que Cha’fi complétèrent cette écriture. D’autres élèves oeuvrèrent dans la même voie.

L’influence de l’écriture ta’ligh cassé est évidente dans les premiers essais de nasta’ligh. Du point de vue de la vitesse et de la délicatesse, elle est supérieure aux autres écritures. Ses lignes verticales sont plus petites et ses diagonales sont plus longues que dans le nasta’ligh et ne se trouvent pas tout à fait à leur place. La continuité de ses traits est plus soutenue que dans le nasta’ligh et parfois, les lettres séparées sont appondues. Les liaisons nombreuses, enroulées l’une dans l’autre
ou parfois l’absence de points, sont eux aussi des caractéristiques de cette calligraphie.



                           Nasta’ligh cassé

Derviche Abdol Madjid Tâleghâni a donné à cette écriture toutes ses lettres de noblesse. Ses élèves ont suivi ses traces, dont le plus connu est Seyed Ali Akbar Golestâneh. La calligraphie de Derviche est considérée comme l’exemple le plus complet et le plus parfait de l’écriture cassée. Le mouvement de la plume, la fermeté et le caractère qui s’en dégagent sont prodigieux, mais se lisent difficilement. Cet inconvénient a encouragé Ghâem Maghâm Farâhâni et Amir Nezâm Gharoussi à en modifier le graphisme pour la rendre plus simple.
Aujourd’hui, des grands maîtres apprennent à des milliers d’élèves cet art qui leur offre épanouissement, beauté et spiritualité. Le premier point est à l’origine de tout signe. Dans cette foule de lettres, de dessins et de mots, la calligraphie islamique est à la recherche de l’unité divine.


Source: http://www.teheran.ir/spip.php?article678