dimanche 17 avril 2011

Les oiseaux noirs et les oiseaux blancs

Les oiseaux noirs et les oiseaux blancs


Ce jour-là, Tierno avait commenté ce verset : « Celui qui a fait le poids d’un atome de bien le verra ; celui qui a fait le poids d’un atome de mal, le verra » (Coran XC, 7 et 8).»

Comme nous le questionnions sur les bonnes actions, il nous dit :

- La bonne action la plus profitable est celle qui consiste à prier pour ses ennemis.
- Comment ! m’étonnai-je. Généralement, les gens ont tendance à maudire leurs ennemis plutôt qu’à les bénir. Est-ce que cela ne nous ferait pas paraître un peu stupide que de prier pour nos ennemis ?
- Peut-être, répondit Tierno, mais seulement aux yeux de ceux qui n’ont pas compris. Les hommes ont, certes, le droit de maudire leurs ennemis, mais ils se font beaucoup plus de tort à eux-mêmes en les maudissant qu’en les bénissant.
- Je ne comprends pas, repris-je. Si un homme maudit son ennemi et si sa malédiction porte, elle peut détruire son ennemi. Cela ne devrait-il pas plutôt le mettre à l’aise ?
- En apparence, peut-être, répondit Tierno, mais ce n’est alors qu’une satisfaction de l’âme égoïste, donc une satisfaction d’un niveau inférieur, matériel.
Du point de vue occulte, c’est le fait de bénir son ennemi qui est le plus profitable. Même si l’on passe pour un imbécile aux yeux des ignorants, on montre par là, en réalité, sa maturité spirituelle et le degré de sa sagesse.»
- Pourquoi ? lui demandai-je. C’est alors que Tierno, pour m’aider à comprendre, parla des oiseaux blancs et des oiseaux noirs.
- Les hommes, dit-il, sont les uns par rapport aux autres, comparables à des murs situés face à face.
Chaque mur est percé d’une multitude de petits trous où nichent des oiseaux blancs et des oiseaux noirs. Les oiseaux noirs, ce sont les mauvaises pensées et les mauvaises paroles.
Les oiseaux blancs, ce sont les bonnes pensées et les bonnes paroles. Les oiseaux blancs, en raison de leur forme, ne peuvent entrer que dans des trous d’oiseaux blancs et il en va de même pour les oiseaux noirs qui ne peuvent nicher que dans des trous d’oiseaux noirs.

Maintenant, imaginons deux hommes qui se croient ennemis l’un de l’autre. Appelons-les Youssouf et Ali.
Un jour, Youssouf, persuadé que Ali lui veut du mal, se sent empli de colère à son égard et lui envoie une très mauvaise pensée. Ce faisant, il lâche un oiseau noir et, du même coup, libère un trou correspondant. Son oiseau noir s’envole vers Ali et cherche, pour y nicher, un trou vide adapté à sa forme.

Si, de son côté, Ali n’a pas envoyé d’oiseau noir vers Youssouf, c’est-à-dire s’il n’a émis aucune mauvaise pensée, aucun de ses trous noirs ne sera vide. Ne trouvant pas où se loger, l’oiseau noir de Youssouf sera obligé de revenir vers son nid d’origine, ramenant avec lui le mal dont il était chargé, mal qui finira par ronger et par détruire Youssouf lui-même.

Mais imaginons qu’Ali a, lui aussi, émis une mauvaise pensée. Ce faisant, il a libéré un trou où l’oiseau noir de Youssouf pourra entrer afin d’y déposer une partie de son mal et y accomplir sa mission de destruction. Pendant ce temps, l’oiseau noir d’Ali volera vers Youssouf et viendra loger dans le trou libéré par l’oiseau noir de ce dernier. Ainsi les deux oiseaux noirs auront atteint leur but et travailleront à détruire l’homme auquel ils étaient destinés. Mais une fois leur tâche accomplie, ils reviendront chacun a son nid d’origine car, est-il dit: « Toute chose retourne à sa source. » Le mal dont ils étaient chargés n’étant pas épuisé, ce mal se retournera contre leurs auteurs et achèvera de les détruire.

L’auteur d’une mauvaise pensée, d’un mauvais souhait ou d’une malédiction est donc atteint à la fois pas l’oiseau noir de son ennemi et par son propre oiseau noir lorsque celui-ci revient vers lui.

La même chose se produit avec les oiseaux blancs. Si nous n’émettons que de bonnes pensées envers notre ennemi alors que celui-ci ne nous adresse que de mauvaises pensées, ses oiseaux noirs ne retrouveront pas de place où loger chez nous et retourneront à leur expéditeur. Quant aux oiseaux blancs porteurs de bonnes
pensées que nous lui aurons envoyés, s’ils ne trouvent aucune place libre chez notre ennemi, ils nous reviendront chargés de toute l’énergie bénéfique dont ils étaient porteurs.

Ainsi, si nous n’émettons que de bonnes pensées, aucun mal, aucune malédiction ne pourront jamais nous atteindre dans notre être. C’est pourquoi il faut toujours bénir et ses amis et ses ennemis. Non seulement la bénédiction va vers son objectif pour y accomplir sa mission d’apaisement, mais encore elle revient vers nous, un jour ou l’autre, avec tout le bien dont elle était chargée.

Source: extrait de « Vie et enseignement de Tierno Bokar, le sage de Biandagara » que l'on peut se procurer ci-dessous:

 http://www.amazon.fr/Vie-Enseignement-Tierno-Bokar-Bandiagara/dp/2020056577/ref=sr_1_fkmr1_1?ie=UTF8&qid=1303066226&sr=8-1-fkmr1

1 commentaire:

lg08azzeddine a dit…

Assalamou Alaikoum, cher frère Habib merci beaucoup de cette publication qui ne met au courant de ces tendances vers le mal et vers le bien, seulement et comme a dit les sages et les maitres soufis" ne combat ni chértien ou juif, mais combat ton ame, si elle t'obéi tous le monde t'obéira" et pour arriver au stade "al mourakabat" il faut rencontrer le maitre qui t'enseignera cette disipline, et que Dieu Grand Puissant soit pour nous le guide et l'riontateur.
Salutations Fraternelle /lg08azzeddine